Vers l’apaisement des jeunes mamans

Saviez-vous que selon une enquête de l’Institut National de la Statistique et des Études Économiques (INSEE), près de 20% des femmes en France connaissent une période de dépression post-partum ? De plus, une étude publiée dans les Annales Médico-psychologiques, revue psychiatrique, indique que l’anxiété touche jusqu’à 17% des nouvelles mamans. Le constat est clair : la santé mentale des jeunes mamans est un sujet crucial qui mérite l’attention des professionnel(le)s de l’accompagnement.

C’est pourquoi j’ai choisi de participer au carnaval d’article organisé par le blog « Livres-sur-ordonnance ». La thématique est la suivante : « Cultiver sa santé mentale : les pratiques quotidiennes qui ont apaisé mon esprit ». C’est un blog que j’apprécie car l’accès à de précieuses connaissances notamment en matière de santé peut se trouver dans les livres. D’ailleurs mon article préféré est Prendre du temps pour soi. 

Cultiver sa santé mentale nous concerne toutes et tous, mais cela prend une dimension particulière lorsqu’on devient parent. Être maman est une expérience merveilleuse, mais elle peut également apporter son lot de défis, notamment sur le plan psychologique.

Dans cet article, nous allons explorer pourquoi la santé mentale des jeunes mamans est si importante, les défis spécifiques auxquels elles font face, et surtout, des méthodes et pratiques éprouvées pour améliorer leur bien-être au quotidien. Prêtes ? Alors, allons-y !

 I. Pourquoi la santé mentale des jeunes mamans est-elle si importante ?

Vous avez peut-être déjà entendu l’adage qui dit que « si la maman va bien, tout le monde va bien dans la famille« . Ce n’est pas simplement un cliché. Selon une étude publiée dans le journal Enfance, le bien-être mental de la mère peut avoir un impact direct sur le développement cognitif et émotionnel de l’enfant. De plus, une enquête menée par Neuropsychiatrie de l’Enfance et de l’Adolescence révèle que le stress maternel peut être associé à des problèmes de comportement chez les enfants.

Dès la naissance, les interactions entre la mère et l’enfant sont cruciales pour le développement de ce dernier. Une mère qui souffre de problèmes de santé mentale peut avoir du mal à établir un lien affectif solide avec son bébé, ce qui peut entraver le développement émotionnel de l’enfant. Le bien-être mental de la maman a également un impact considérable sur la dynamique familiale. Selon le rapport annuel de la Caisse Nationale d’Allocations Familiales (CNAF), les tensions familiales augmentent de 35% lorsque la mère est en situation de stress ou de mal-être psychologique.

Enfin, la qualité de vie de la maman elle-même est en jeu. Une étude publiée dans les Annales Médico-psychologiques, revue psychiatrique, indique que le bien-être mental des mères est directement lié à leur satisfaction de vie globale.

II. Les défis spécifiques des jeunes mamans

Les Hormones et les Changements Physiologiques : Selon une étude publiée dans le journal français Gynécologie Obstétrique & Fertilité, environ 85% des femmes subissent ce qu’on appelle le « baby blues », une période de tristesse et de sensibilité accrue qui survient généralement quelques jours après l’accouchement. Bien que généralement temporaire, ce phénomène peut évoluer en une véritable dépression post-partum si elle n’est pas correctement gérée.

Manque de Sommeil : D’après les données du Centre d’Études et de Recherches en Psychopathologie et Psychologie de la Santé (CERPPS), environ 42% des nouvelles mamans en France signalent un manque de sommeil chronique, ce qui peut gravement affecter leur santé mentale.

Isolement Social et Pression Sociétale : L’Observatoire Français des Familles a récemment publié une enquête indiquant que 33% des nouvelles mères ressentent un certain isolement social. S’ajoute à cela la pression de la société pour être une « super maman », ce qui peut contribuer à l’anxiété et à l’épuisement.

Conciliation Travail-Famille : Selon une étude de l’INSEE, près de 30% des femmes qui reprennent le travail après leur congé maternité ressentent un stress important lié à la conciliation entre leur vie professionnelle et leur vie familiale. J’ai envie de dire … seulement 30 % ?

III. Ma boite à outils pour la santé mentale des jeunes mamans

3.1. Ce qui est recommandé par les grandes instances

Participer à des ateliers de groupe

Selon une étude menée par le Centre de Recherche pour l’Étude et l’Observation des Conditions de Vie (CREDOC), le soutien social peut réduire significativement les niveaux de stress et d’anxiété chez les nouvelles mères. Rejoindre des groupes de soutien, en ligne ou en personne, peut apporter un véritable bol d’air. Je le vois d’ailleurs aussi dans les cours de massage bébé en groupe que j’anime en présentiel. Cela fait énormément de bien aux mamans, (mais aussi aux papas) d’échanger en post-partum. 

Apaiser le stress ou l’anxiété

 Pleine Conscience ? Cohérence Cardiaque ? Hypnose ? Faites votre choix (ou pas 😉) ! La Revue Française de Psychiatrie et de Psychologie Médicale a publié une étude montrant que la pleine conscience et la cohérence cardiaque sont des méthodes efficaces pour réduire le stress et améliorer la santé mentale des nouvelles mamans. D’ailleurs, en ce qui concerne la cohérence cardiaque, il existe des applications gratuites sur Iphone ou Android pour pouvoir pratiquer facilement ou que vous soyez. Enfin, l’hypnose est particulièrement appréciée pour son efficacité à apaiser le stress et l’anxiété. 

Avoir une activité Physique Modérée

Une enquête de l’Agence Nationale de la Santé Publique en France met en évidence que 30 minutes d’activité physique modérée par jour peuvent améliorer significativement les niveaux de bien-être mental. Ainsi, cela peut vous faire du bien d’installer bébé dans sa poussette et d’aller marcher, respirer, vous aérer l’esprit. Pour ma part, j’aimais bien confier bébé à son papa, pendant que j’allais marcher quelques minutes.

Aménager son Sommeil

L’Institut National du Sommeil et de la Vigilance (INSV) rappelle que la qualité du sommeil est un facteur déterminant dans le bien-être mental. Sauf qu’avec un nouveau-né, ce n’est pas évident d’avoir un sommeil quantitatif et qualitatif. Des solutions comme le cododo ou les siestes planifiées peuvent aider. Vous pouvez choisir de vous reposer aussi lorsque votre bébé fait sa sieste. Certaines tâches ménagères peuvent attendre ! Si le rangement et la propreté sont importants pour vous, lisez la suite de mon article …

S’entourer de personnes ressources bienveillantes

Tout d’abord, selon l’Agence du Numérique en Santé, près de la moitié des Français utilisent des applications de santé. Je pense immédiatement à l’excellente May Santé, plateforme où j’accompagne régulièrement des nouvelles et/ou jeunes mamans dans leur(s) questionnement(s).

Par ailleurs, Médiamétrie indique que 39% des Français lisent des blogs, qui peuvent fournir un soutien communautaire et des conseils. Mes pensées vont tout de suite vers la Leche League qui fournit des ressources précieuses pour les mamans allaitantes par exemple. 

Selon les recommandations de la Haute Autorité de Santé (HAS), un suivi médical régulier incluant des consultations avec des spécialistes de la santé mentale peut faire toute la différence dans le bien-être des jeunes mamans.

S’informer

Ensuite, les livres et podcasts peuvent offrir des informations et du soutien. Le souci est que les mères ayant un nouveau-né n’ont pas toujours le temps et/ou l’envie de lire … C’est pourquoi une des missions de ce blog est de réaliser des fiches de lecture d’ouvrage de référence pour aider les jeunes parents et les soutenir dans leur parentalité. Je me souviens que lorsque je venais d’avoir ma fille, cela m’avait beaucoup aidé de lire le livre : Le cerveau de votre enfant. J’en parle dans mon article : Les 3 livres qui ont changé ma vie de maman et de professionnelle.

3.2. Ce que j’ai expérimenté en tant que jeune maman

Repenser les tâches ménagères

Si comme moi c’est important pour vous d’avoir un environnement rangé et propre à minima, je vous recommande d’opter pour un moyen de portage physiologique. Bébé peut faire une sieste blotti contre vous et vous, vous avez les mains libres ! Moi, cela m’a changé la vie ! Et puis, les jours où bébé refusait même l’écharpe de portage, et bien, je me disais : « à l’impossible nul n’est tenu ! ». Certaines tâches étaient donc différées. 

Changer de lunettes !

Selon des travaux publiés par la Revue Québécoise de Psychologie, la psychologie positive aide à mettre l’accent sur les forces et les vertus, permettant de transformer les sentiments négatifs en énergie positive. C’est humain, nous avons tendance à voir ce que nous ne faisons pas, ce qui ne fonctionne pas, le négatif dans notre vie. Pourtant, si vous changez de lunettes, vous vous rendrez compte, combien vous êtes une jeune maman ou un jeune papa formidable ! C’est comme cela que moi et mon mari, nous avons commencé à faire le bilan de nos réussites de jeune parent. De quoi renforcer votre sentiment l’efficacité personnelle, votre confiance en vos compétences parentales !

Changer son dialogue intérieur : opter pour un mantra !

« Mais n’importe quoi ! », « Je n’ai pas assuré », « je n’aurais jamais le temps de préparer le repas », « je suis trop nulle comme maman » …. Beaucoup de jeunes mamans peuvent avoir ce dialogue intérieur. Je vous invite à être bienveillante envers vous-même. Vous n’avez pas à tout mener de front, tous les jours. Vous n’avez pas à « jouer » les supers woman ou les supers mamans.  Certains jours, vous y arriverez surement  ! Et c’est super ! D’autres fois, ce sera peut-être plus compliqué car bébé aura peut-être davantage besoin des bras. Pourquoi ne pas remplacer les phrases ci-dessus par : « je fais de mon mieux », « cette période de ma vie est temporaire », « je ferai mieux la prochaine fois » … ou toute autre phrase qui puissent vous donner de la force et du courage. 

Respirer

Il y a des moments dans la vie d’une jeune maman qui peuvent être très éprouvants. Par exemple : bébé pleure beaucoup et je ne sais pas comment le calmer. J’ai tout essayé, je n’y arrive pas. J’ai puisé dans mes ressources et je commence à perdre pied. Dans ces cas-là, je me mettais dans un fauteuil confortable, avec bébé contre moi, et je prenais une inspiration profonde et je soufflais. Et ainsi de suite. Cette pratique m’a personnellement beaucoup aidé à faire le vide dans mon esprit, à oxygéner mon cerveau, à me focaliser sur autre chose que ma difficulté à accompagner les pleurs de mon bébé sur le moment. Comme si le fait de respirer profondément, m’aidait à me rendre davantage disponible pour mon bébé. Et parfois, comme par magie, cela apaisait bébé aussi. 

Ignorer les discours moralisateurs

Beaucoup de personnes de votre entourage (ou non) auront un avis sur l’allaitement ou le sommeil ou … tout autre sujet. Ces personnes bienveillantes (ou non) se sentent obligées de partager cet avis ! Quand bien même vous ne leur aurez rien demandé 😅 ! Si cela vous apporte des astuces, que ces discours vous font du bien profitez-en pour appliquer ce que vous jugerez utile pour vous. Dans le cas contraire, écoutez-vous et surtout écoutez votre bébé.

Conclusion

Dans cet article, j’ai fait un bref rappel des enjeux de la santé mentale des jeunes mamans. Puis, j’ai rapidement mentionné les défis auxquelles les jeunes mamans sont confrontées au quotidien. Enfin, je vous ai proposé une boite à outils à destination des jeunes mamans. D’ailleurs, jeune maman, j’ai moi-même utilisé ces outils (jadis 😅). Et d’ailleurs certains font toujours partie de mon quotidien. Je vous encourage à les expérimenter et à découvrir lesquels vous mènent vers un mieux-être. 

Je suis curieuse de connaitre les astuces que vous utilisez pour cultiver votre bien-être. Avez-vous un mantra ? Sentez-vous libre de les partager dans les commentaires ! Cela pourrait aider d’autres jeunes mamans ! Prenez soin de vous.