Maman de deux enfants en bas âge et professionnelle, je suis très régulièrement au contact des enfants. J’ai souhaité découvrir les ateliers Faber et Mazlish pour rajouter quelques cordes à mon arc et améliorer ma communication ! Je vous explique tout, c’est parti !
Qui sont Faber et Mazlish ?
Adèle Faber et Elaine Mazlish ont écrit plusieurs livres sur la communication entre parents et enfants. Leurs livres ont été traduits dans de nombreuses langues et sont utilisés par des millions de parents dans le monde. Elles ont développé une approche basée sur:
l’écoute active | la compréhension mutuelle |
la gestion des conflits | l’encouragement de l’autonomie |
la communication positive |
Les deux femmes se sont rencontrées en 1970 dans un groupe de parents à New York. Elles ont commencé à discuter de leurs expériences, de leurs défis en tant que parents. Elles ont rapidement réalisé qu’elles partageaient les mêmes préoccupations. Puis a commencé leur collaboration dans le développement d’outils pratiques aidant les parents à mieux communiquer avec leurs enfants.
Faber et Mazlish ont publié leur premier livre en 1974 : « Liberated Parents, Liberated Children ». Depuis, elles en ont écrit plusieurs autres. « Parler pour que les enfants écoutent, écouter pour que les enfants parlent » est considéré comme leur ouvrage le plus connu. Leurs livres sont basés sur des histoires réelles et des exemples de situations courantes auxquelles sont confrontés les parents. Elles utilisent des anecdotes de la vie quotidienne pour illustrer leurs principes de communication. Ainsi les parents sont aidés dans leur compréhension et dans leur communication avec leur(s) enfant(s).
Principes et déroulement
Il s’agit une méthode d’apprentissage interactif qui permet aux parents d’acquérir ou mettre en lumière leurs compétences pratiques. Lorsque je me suis inscrite à aux ateliers, un cahier d’exercice m’a été remis. Il est conçu pour aider les parents à :
- développer des compétences en communication,
- à renforcer leur confiance en eux afin de mieux comprendre les besoins de leur(s) enfant(s).
Le principe des ateliers est d’offrir un espace de sécurité et de non-jugement. Là, les parents peuvent partager leurs expériences, leurs défis, leur(s) difficultés du moment dans le respect de chacun. En ce qui me concerne, nous étions entre mamans 🙂 . Mon mari a pu se libérer une fois ou deux. Les ateliers sont animés par un/une animateur/trice certifié(e)s qui guident les participants. Pratiques, de discussions en groupe, jeux de rôle sont au programme.
Chaque semaine, je retrouvais d’autres parents pour une session d’une durée d’une ou deux heures. En ce qui me concerne, c’était un peu plus 😉 . Les ateliers s’étendent généralement sur sept semaines. Les participants travaillent en binôme sur des jeux de rôle, des scénettes puis partage dans le groupe. Ce qui est intéressant, ce sont les encouragements, les reformulations, le partage d’exemples de la vie quotidienne. J’ai également beaucoup apprécié les commentaires constructifs et les conseils pratiques de l’animatrice. Le tout dans la convivialité et la bienveillance !
Les habiletés parentales
En tant que parent, il arrive de se sentir : frustrés ? dépassés ? démunis ? impuissants ? Je vais dire le vilain mot : nul ? … Je vous propose des outils pour vous aider et aider vos enfants 🙂
1) Pour aider les enfants/ados aux prises avec des sentiments pénibles :
Etre dans l’accueil du/des sentiment(s) pénible(s) plutôt que dans la négation. Voici un exemple à éviter :
« – L’eau de ma douche est trop froide !
– Mais qu’est ce que tu raconte ! J’ai réglé l’eau à bonne température ! »
Nommer l’émotion c’est déjà la reconnaitre et montrer à l’enfant qu’il est entendu. Nous faisons preuve d’empathie et par la même occasion développons l’empathie de notre bambin ! Et cerise sur le gâteau, nous l’aidons à développer son vocabulaire autour des émotions !
On peut aussi solliciter l’imaginaire de notre enfant pour lui « offrir » ce qu’il souhaite : « Tu veux une petite voiture? et tu voudrais en faire quoi ? « …
2) Pour favoriser la coopération :
- décrire ce que l’on voit / ce qui pose problème : « il y a une serviette mouillée sur mon lit ».
- donner de l‘information : « la serviette mouille mon lit » le dire en un mot « la serviette ».
- décrire votre ressenti : « je n’aime pas dormir dans un lit mouillé ».
- écrire une note pourquoi pas sous forme de post-it. Par exemple: » fermes-moi » si l’enfant à tendance à laisser le placard ouvert.
3) Pour remplacer la punition :
Sujet d’actualité, la punition n’apporte rien de constructif à l’enfant. Exprimez vos sentiments de parents avec vigueur sans pour autant « attaquer » sa personnalité. Puis exprimez clairement vos attentes. Vous pouvez aussi lui montrer comment il/elle peut améliorer la situation. Proposer un choix permet souvent de débloquer une situation ! Essayez, vous m’en direz des nouvelles ! Par exemple : « tu veux prendre ta douche avant ou après tes devoirs ? »
Vous avez expliqué une, deux, trois fois. Il est temps de passer à l’action ! J’ai demander à mon enfant à plusieurs reprises de rester calme dans les allées de la grande surface. Il continue à courir risquant de se faire mal ou de casser des objets autour de lui. Je lui ai expliqué que s’il ne changeait pas comportement il retournerait dans le caddie. Après trois rappels de la règles, je passe à l’action : je l’installe dans le caddie. Petite aparté, ce qui fonctionne bien lorsque l’on fait les courses avec un enfant, c’est de lui confier une mission 😉 .
4) Pour encourager l’autonomie :
Plutôt qu’un long discourt : un tableau !
Offrir des choix | Lui montrer ce qui est attendu |
Eviter les questions multiples | Lui laisser l’occasion de trouver ses propres réponses |
L’encourager à trouver ses ressources | Lui laisser espoir en l’avenir, en ces projets |
5) Pour développer l’estime de soi :
J’attire votre attention sur la différence entre compliment et encouragement. Le compliment a tendance à poser une « évaluation » voire une comparaison dans certains cas. L’encouragement s’appuie sur des éléments d’observation. J’illustre à nouveau avec une situation de la vie quotidienne : mon fils est fier de venir me montrer son dessin. Préoccupée par autre chose, j’y jette à peine un oeil et je lui dis : « bravo, c’est très bien ! ». Cette phrase est plutôt un compliment.
Par la suite, j’ai essayé une autre approche lorsqu’il souhaite partager ses créations. « Oh je vois que tu as utilisé du rouge et du bleu ! J’aime beaucoup l’expression que tu as mis dans le regard de ton personnage ! ». Cela change tout ! Mon enfant s’est senti valorisé. J’ai pris de temps de décrire, ce qui sous-entendu que j’ai aussi pris le temps d’observer ;-). Vous pouvez aussi résumer avec un mot. Par exemple : « c’est ce que j’appelle de la créativité ! » (ou autre selon la situation que vous souhaitez valoriser).
6) Pour aider l’enfant à ne plus jouer un rôle :
Parfois, sans le vouloir, une étiquette est « posée » sur un enfant : turbulent, bruyant, désobéissant … D’autres exemples vous viennent en tête ? Pour contourner ce phénomène, des outils sont à votre disposition ! En voici une liste :
- occasionner des situations lui permettant de se voir différemment ou de refléter une nouvelle image
- faire en sorte qu’il vous entende dire des choses positives à son sujet: conversation téléphonique, discussion avec une amie
- montrer l’exemple à travers votre propre comportement
- lui rappeler ses réussites
- exprimer vos émotions et/ou attentes lorsqu’il ou elle reprend son ancien rôle.
Je vous recommande également la lecture de mon article 5 astuces pour prendre soin de soi (AUSSI) étant parent.
Ce que j’ai aimé / moins aimé
Tout d’abord, le cahier d’exercice permet de revenir à mes notes dès que j’en ai besoin. A la fin de chaque chapitre, il y a une petite synthèse des habiletés pour favoriser la mémorisation des outils. Vraiment bien pensé ce cahier ! Et oui, le rappel est le meilleur ami de la mémoire ! Il ne suffit pas de les relire. Les appliquer s’est encore mieux ;-). Ce que j’aime aussi avec cette approche, c’est que finalement ce sont des choses simples et accessibles.
Ci dessous le cahier d’exercice pour avancer sur votre chemin de parent.
Cette approche m’a aussi réconciliée avec la fermeté qui n’est pas incompatible avec la douceur (qui fait partie de ma personnalité). » Une main de fer dans un gant de velours » ?
Ce que j’ai moins aimé, c’est le fait que « ça remue » son propre vécu de l’enfance. Mais après tout, cela fait partie du jeu. Déconstruire certaines choses, pour les reconstruire autrement.
Conclusion
Adele Faber et Elaine Mazlish ont développé une approche innovante de la communication parents-enfants. Leurs livres et ateliers sont des ressources pour les parents cherchant à établir une relation plus saine avec leurs enfants et à encourager leur épanouissement.
Pour conclure, je mets à votre disposition un résumé des habiletés dans le tableau ci-dessous. Sentez-vous libre de choisir celles avec lesquelles vous êtes à l’aise pour commencer. Puis avec la pratique, pourquoi de pas en essayer d’autres ?
Ces astuces m’ont beaucoup aidé dans ma vie de maman mais ne me croyez pas sur parole 😉 ! Essayez ou continuez si vous le faites déjà. Avec la répétition, la régularité des vos actions, les résultats fleuriront.
encourager | valoriser |
décrire | nommer les émotions |
observer | faire preuve d’empathie |
donner un choix | anticiper / prévenir |
donner une mission | montrer l’exemple |
rappeler les réussites | nourrir ses espoirs |
donner une information | limiter les questions |
reformuler | solliciter l’imaginaire |
Pour en savoir plus, lisez le livre ci-dessous, il est rempli d’anecdotes, de tranches de vie et de « conseils ».
Pour aller plus loin, il existe un deuxième cycle : « Frères et soeurs sans rivalité ». Voici un lien ci cela vous intéresse.