Reprise du travail et allaitement : sevrage imposé ?

La Semaine Mondiale de l’Allaitement Maternel (SMAM) revient cette année avec un thème qui m’interpelle en tant que professionnelle de l’accompagnement : « Encourageons les parents qui travaillent ». En tant qu’accompagnante à l’allaitement, je me suis souvent retrouvée face à des mamans angoissées par la perspective de reprendre le travail tout en souhaitant continuer à allaiter. La reprise du travail pendant l’allaitement, cela signifie-t-il le sevrage imposé ? Vous l’aurez compris, dans cet article, il sera question de soutien à l’allaitement ! Je vous accompagnement en douceur vers votre retour professionnel. Dans la même lignée, je vous invite à ligne mon article, Allaitement et reprise du travail : 10 idées reçues décryptées.

I. L’allaitement et le travail, un défi… mais pas impossible !

L’une des préoccupations majeures des mères qui reprennent le travail est la logistique : comment tirer son lait ? Où le stocker ? Comment le donner à l’enfant en mon absence ? Quelle est la durée de conservation du lait maternel ? Ces questionnements sont légitimes. Avec un peu d’organisation, de soutien et d’information, il est tout à fait possible de continuer à allaiter tout en travaillant (si tel est votre souhait).

De nombreuses entreprises, sensibilisées à l’importance de l’allaitement, mettent en place des salles d’allaitement ou proposent des horaires flexibles pour permettre aux mamans de tirer leur lait en toute tranquillité. Je vous invite à parcourir le site de la Leche League qui regorge de ressources pour les mamans allaitantes.

II. Différents ressentis, différentes approches

Face à la reprise du travail, chaque mère éprouve des sentiments qui lui sont propres. Voici trois cas de figure courants :

2.1. Vous vous sentez prête au sevrage 

Certaines mères ressentent que le moment est venu de sevrer leur bébé, que ce soit pour des raisons pratiques, émotionnelles ou autres. Elles ont envie de « passer à autre chose ». Il est essentiel de procéder graduellement pour le confort de maman et de bébé. Et aussi afin d’éviter l’engorgement. Prévoyez au minimum 2 à 3 semaines afin de pouvoir supprimer une tétée tous les 3 à 4 jours. De préférence, retirez les tétées de milieu de journée. Cela permet un sevrage progressif. Il est recommandé de supprimer les tétées du matin et du soir en dernier, dans le cas d’un sevrage total. 

Je vous recommande de vous entourer de proches compréhensifs et pourquoi pas de solliciter l’aide d’un professionnel spécialisé dans l’allaitement pour des conseils adaptés à votre situation.

2.2. Vous ne souhaitez pas sevrer bébé dans l’immédiat

Beaucoup de mamans souhaitent poursuivre l’allaitement après la reprise du travail. Pour elles, la séparation pendant la journée ne signifie pas la fin de cette relation d’allaitement si précieuse. Vous pouvez donc tirer votre lait et le conserver selon les recommandations. Je vous invite à discuter avec votre employeur des aménagements possibles pour tirer votre lait pendant la journée. Oui, oui, tirer son lait au travail est tout à fait possible et légal ! Par ailleurs, pourquoi ne pas participer à des cafés allaitement ? Cela vous permettrait de partager vos expériences et astuces avec d’autres mamans dans la même situation. Si vous avez besoin de conseils pour continuer à allaiter en travaillant, entourez-vous de professionnel(le)s formé(e)s qui sauront vous écouter. 

2.3. Vous sentez tiraillée entre sevrage et poursuite de l’allaitement

Certaines mères se sentent véritablement tiraillées entre le sevrage et la poursuite de l’allaitement. Elles souhaitent poursuivre l’allaitement, mais sont inquiètes de la manière de le concilier avec leur vie professionnelle ou ressentent une pression sociale pour sevrer bébé. Je vous encourage à vous écouter. Il n’y a pas de bonne ou de mauvaise décision, seulement celle qui vous convient le mieux à vous et à votre bébé. Si besoin, une séance d’accompagnement peut aider à clarifier vos émotions et à renforcer votre confiance dans votre choix. Parlez à des professionnelles de l’allaitement qui peuvent vous fournir des informations et des ressources pour vous aider à prendre une décision éclairée.

III. Hypnose et allaitement : comment cela peut aider ?

En tant que praticienne en hypnose, je propose des séances pour accompagner les mamans dans cette transition. L’hypnose peut aider à :

• Gérer le stress lié à l’allaitement et la reprise du travail.
• Optimiser les séances de tirage de lait en aidant à la relaxation.
• Favoriser une lactation abondante malgré le bouleversement de routine.
• Renforcer le lien mère-enfant à distance, en visualisant des moments d’allaitement paisibles et remplis d’amour.

IV. Un choix personnel, soutenu par la société

L’important est de se rappeler que le choix d’allaiter, de tirer son lait ou de sevrer son enfant en reprenant le travail est profondément personnel. Chaque famille fait le meilleur choix pour elle-même en fonction de ses contraintes et de ses envies.

Ce qu’il faut, c’est que notre société continue de mettre en place des mesures pour soutenir ce choix, quel qu’il soit. Que ce soit par le biais d’aménagements au travail, d’une sensibilisation accrue des employeurs, ou d’un soutien psychologique et technique aux mamans, chaque effort compte.

Conclusion

La reprise du travail ne signifie pas forcément un sevrage imposé à mon sens. Encourager les parents qui travaillent m’évoque particulièrement le fait d’encourager les mamans. Les encourager c’est aussi leur dire « si ton désir profond est de poursuivre ton allaitement, c’est tout à fait possible ». Avec le bon soutien, des informations et des outils adaptés, il est possible d’allier vie professionnelle et allaitement. À nous, professionnels de la santé, d’accompagner et de soutenir ces mamans dans leur choix, pour qu’elles vivent cette étape sereinement. Sentez-vous libre de partager votre ressenti ou expérience dans les commentaires !