Le sommeil : conseils et astuces au quotidien

Comme vous le savez peut-être déjà, je m’intéresse beaucoup au sommeil des tout-petits. En effet, j’accompagne parents et enfants à retrouver de la sérénité par rapport au sommeil de leur enfant. C’est alors que lors d’un petit à la bibliothèque avec mes enfants, j’ai trouvé cet ouvrage : « Le sommeil : conseils et astuces au quotidien ». Son auteur est Madeleine Deny. Cette dernière est créatrice de jeux et jouets éducatifs. Elle a un blog : Si Tu Veux (Jouer). Ce livre n’est pas tout récent (2009) mais je pense qu’il y a des choses à y prendre. 

Je vais donc suivre le plan du livre dans un premier temps, puis je vous proposerais mon analyse autour des points positifs et des points que j’ai moins appréciés. 

I. Le sommeil : conseils et astuces au quotidien

Après une brève introduction dans laquelle elle rappelle à quoi sert le sommeil, les besoins en sommeil et le train du sommeil, l’autrice donne quelques chiffres. En effet, elle rappelle que les « problèmes de dodo » sont courants. Pour une meilleure lecture, vous trouverez ces chiffres dans la partie  » quelques chiffres  » (ce qui parait logique 🤣).

Entre 1 et 3 ans

Dans cette partie du livre il est question d’endormissement, de réveils nocturnes, de doudou et tétine ainsi que des siestes. 

Tout d’abord, la notion de fermeté est rappelée. Cette fermeté du cadre est associée à la douceur de la voix, de la musique pour le retour au calme avant la phase d’endormissement. En fait ce passage du livre regorge de petits rappels très utiles. Voici ce que j’ai noté pour vous : 

• Le rituel permet un afflux d’ocytocine et d’opioïdes, aidant à dormir paisiblement. 
• Le rituel doit être court entre 15 et 30 minutes. 
• Le partage du lit occasionnel est dédramatisé, ce qui peut être déculpabilisant pour les parents.
• Le doudou est choisi par l’enfant : c’est un substitut symbolique de maman souvent. C’est un « véritable petit morceau d’amour » parental. J’adore cette métaphore. Ce doudou a une fonction d’auto-apaisement.
• Il est préférable d’éviter les siestes après 16 heures pour que cela n’ait pas d’impact sur le coucher. De plus, l’autrice recommande un intervalle de 4 heures avec l’heure du coucher.

Puis, l’autrice aborde les signes de fatigue qui sont les suivants : 

• Votre enfant se frotter les yeux, le visage, les oreilles, le nez
• Votre enfant baille
• Votre enfant se frotte le doudou sur le visage 
• Votre enfant se met à sucer son pouce 

Quelques chiffres

Voici quelques données qui pourraient vous intéresser : 

• 60 % des parents rencontrent des problèmes pour « faire s’endormir » leur loulou
• 40 à 60 % des enfants de moins de 18 mois se réveillent la nuit
• 15 à 20 % des enfants de 5 à 6 ans font encore pipi au lit la nuit
• Le besoin de succion est maximal entre 18 et 21 mois
• 45 % des enfants de 3 à 4 ans sucent leur pouce, 13 % à 6 ans, 6 % entre 7 et 11 ans

Entre 3 et 6 ans 

Dans cette partie du livre il est question de l’autonomie, du repos de l’après-midi ainsi que des cauchemarset terreurs nocturnes. 

Tout d’abord, Madeleine Deny nous rappelle que le lit doit être synonyme de douceur, de tranquillité. « Si tu n’es pas sage, tu vas au lit », « Va au lit, tu es trop fatigué pour rester avec nous » ou encore « Si ne tu manges pas, file te coucher » sont des phrases à éviter. 

Quelques petits rappels

Là encore quelques petits rappels très utiles : 

• Il est préférable de coucher votre enfant aux signes de fatigue
• Évitez les activités « excitantes » après 18 heures 
• Tous les petits mammifères sont angoissés le soir
• C’est pourquoi apprendre à se relaxer pour aller vers le sommeil est important. Pour cela votre enfant peut : faire un temps calme, se faire « un petit cinéma dans sa tête » ou la technique de visualisation mentale expliquer aux petits, des exercices de relaxation grâce à la respiration et/ou à la contraction/décontraction des muscles. 
• Si votre enfant ne fait plus la sieste, un temps de repos ou de calme peut lui être bénéfique. 

Par ailleurs, un médecin phytothérapeute est interrogé sur les huiles essentielles. Elles sont à proscrire avant 6 ans, doivent être diluées dans une huile végétale avant utilisation et être utilisées en petite quantité. Par exemple : 3 gouttes de néroli, mélisse, lavande, camomille, ylang ylang ou marjolaine diluées dans une huile végétale puis mises dans l’eau du bain. Les mêmes huiles, diluées, au même dosage peuvent être utilisées pour faire des massages. 

Quelques chiffres

Voici quelques données qui pourraient vous intéresser : 

• 8 à 12 % des enfants de plus de 5 ans continuent à mouiller leur lit régulièrement. 
• Si les deux parents ont des antécédents d’énurésie, il y a 77% de risque que cela touche aussi leur enfant.
• 50 % des enfants de 3 à 6 ans font des cauchemars.

Entre 6 et 10 ans

Dans cette partie du livre, il est question des bienfaits du sommeil et de comment les expliquer à nos enfants. Par ailleurs, l’autrice aborde aussi les rêves. Il est aussi question des cauchemars (deuxième partie de nuit) et des terreurs nocturnes (première partie de nuit). Là où le dialogue à son intérêt pour les cauchemars, pour la problématique des terreurs nocturnes, il n’y a pas grand-chose à faire, mis à part de sécuriser l’environnement de votre enfant. 

J’ai beaucoup aimé cette partie du livre car Madeleine Deny y donne plein d’astuces autour des cauchemars. J’ai noté pour vous : 

• La fabrication d’une « poupée tracas » à placer sous l’oreiller et à qui votre enfant peut raconter ce dont il a envie de se délester. 
• L’exercice de « contrôle de cauchemar » ou comment raconter son cauchemar en modifiant son scénario. 

Enfin concernant les cauchemars, le lien est fait avec les « crises de colère », qu’il vaudrait mieux éviter juste avant de se coucher. En d’autres termes, il est préférable que votre enfant ne se couche pas en étant fâché. 

Pour finir, dans ce chapitre, l’énurésie est aussi rapidement abordée. Une pédopsychiatre nous indique qu’un bilan médical est utile seulement à partir de 7 ans. 

La boite à outils

Cette dernière contient :

• Des idées pour les parents afin que ces derniers prennent soin d’eux ! 
• Un petit jeu pour se détendre : le chemin de l’air dans le corps
• Une histoire à dormir
• Une comptine et une poésie à dormir 

II. Mon analyse : Les points positifs et moins positifs

Les points positifs

La première chose qui frappe dans ce livre est son ton résolument bienveillant et accessible. Madeleine Deny adopte une approche rassurante, soulignant l’importance de la dédramatisation des problématiques liées au sommeil. Cette perspective est essentielle pour les parents souvent anxieux et en quête de solutions simples et réalisables. J’aime beaucoup le fait qu’elle ne souhaite pas faire du sommeil un problème. 

La présence de cas cliniques illustrant les propos est appréciable, permettant la compréhension de situation précise et réelle. 

En outre, j’ai particulièrement apprécié les conseils donnés autour de la tétine et notamment le fait de retarder son utilisation, de faire patienter son enfant, de lui expliquer que ce n’est toujours très propre. De plus, il est conseillé aux parents de câliner leur enfant en cas de gros chagrin de manière prioritaire par rapport au réflexe de la tétine. Finalement, l’autrice met bien en avant que la tétine est plutôt un choix parental tandis que le doudou est plus souvent choisi par l’enfant : un vieux lange, un morceau de couverture, un « machin » qui n’est pas toujours très esthétique et qui ne sent pas toujours très bon mais que l’enfant ADORE !!! 

La section offrant une boîte à outils est particulièrement précieuse. Elle propose des ressources concrètestelles que des jeux, des histoires, et des comptines qui peuvent transformer le moment du coucher en une expérience plus agréable et relaxante pour les enfants et leurs parents. Cette initiative est un excellent rappel de l’importance des rituels apaisants avant le coucher.

Enfin, un dernier point fort non négligeable, cet ouvrage se lit très facilement. Il est plutôt esthétique, aéré avec juste ce qu’il faut de couleur. 

Les points que j’ai moins appréciés

L’absence de références aux études et aux recherches qui étayent les conseils prodigués est un aspect qui m’a interpellée. Dans le domaine du sommeil, en constante évolution grâce à la recherche scientifique, il est crucial d’appuyer les pratiques recommandées sur des données probantes. À cet égard, je recommanderais aux lecteurs de compléter leur lecture par des recherches sur les dernières études concernant le sommeil des enfants, pour une compréhension plus nuancée et actuelle. D’ailleurs à ce sujet, je vous recommande de lire : Le sommeil du jeune enfant.

Ensuite, il y a, à mon sens, confusion entre deux notions : le cododo et le cobedding. Je ne souhaite pas m’étendre à ce sujet. Ce sera l’occasion pour moi d’y consacrer un article. 

Par ailleurs, a au moins deux reprises il est question de dormir « d’une traite » ce qui n’est pas tout à fait exact compte tenu des micro-réveils physiologiques. 

En outre, ce livre n’aborde pas le sommeil de bébé avant un an. Ce qui est dommage car il présente des spécificités.

Enfin, après chaque chapitre, des experts sont interrogés. Ce qui est plutôt positif en soi. Néanmoins, à la fin de la partie 1-3 ans, une experte donne une réponse qui me surprend lorsqu’elle est interrogée sur les causes des réveils nocturnes. Cette dernière aborde directement la question des reflux gastro-œsophagiens ou des otites. Je trouve ce lien un peu rapide et généraliste. Beaucoup d’enfants qui vont très bien, qui sont en bonne santé se réveillent la nuit. 

Conclusion

En conclusion, « Le sommeil : conseils et astuces au quotidien » de Madeleine Deny se présente comme une ressource pour les parents en quête de conseils pratiques pour améliorer le sommeil de leurs enfants. Grâce à sa bienveillance et à la richesse de ses conseils, cet ouvrage offre des pistes concrètes et rassurantes pour faire face aux défis nocturnes, tout en rappelant l’importance de la douceur et de la patience.

Toutefois, comme nous l’avons relevé, certaines limites, notamment l’absence de références scientifiques et certaines généralisations, nous rappellent l’importance de compléter cette lecture par des informations à jour et spécifiques à chaque enfant. Par exemple, si vous venez d’avoir un bébé, ce n’est pas la lecture que je vous recommanderais d’un premier abord. Par contre si vous avez un bambin ou un enfant âgé de plus d’un an, vous pourrez y trouver pleins d’astuces à essayer selon vos besoins.